Gouvernement de Transition : Des « assises de la refondation » remettant le compteur à zéro ?

Si les décisions des « assises nationales de la refondation » auront un caractère exécutoire, alors peuvent-elles décider de rallonger la Transition ? Qu’en diront la classe politique et les partenaires internationaux du Mali ?

Lors de la récente présentation de son plan d’action gouvernemental, le Premier ministre de Transition, Dr Choguel Kokala Maïga, avait insisté sur la tenue prochaine d’assises nationales dite de la refondation, dont les décisions seront exécutoires. Ce forum, que plusieurs acteurs politiques et de la société civile jugent « non-nécessaire » sera-t-il déclaré souverain pour prendre des décisions susceptibles de devenir des lois de la République ? Les avis sont partagés. Mais ce qui est sûr, c’est que le chef du gouvernement semble vouloir se hâter lentement pour cette période transitoire.

En effet, tout apparaît comme si ces assises doivent marquer le début de cette transition, puisqu’elles vont, assurent des proches du Premier ministre et des caciques du M5-RFP, définir les grands axes du nouvel Etat du Mali.  Celui-ci pourrait passer par la définition d’une nouvelle architecture institutionnelle, passant par une nouvelle Constitution.

Or, des dispositions de l’actuelle Constitution n’autorisent pas de consultations référendaires en cas d’atteinte à une partie du territoire national. Ce qui implique que le Premier ministre et ses collaborateurs devraient abandonner tout projet de révision de la Constitution du 25 février 1992. Mais, s’ils s’obstinent à dérouler le programme trop ambitieux validé par le CNT comme PAG, le forum prévu pourrait sonner un nouveau départ de la période transitoire. Ce qui conduirait cette transition jusqu’en 2023, comme le souhaiteraient certains officiers proches de l’ex-junte du CNSP.

Il est évident que la majorité de la classe politique nationale n’acceptera pas une telle perspective qui tenterait de remettre le compteur de cette transition à zéro. Des leaders majeurs comme Soumeylou Boubèye Maïga de l’ASMA-CFP, Pr Tiémoko Sangaré de l’ADEMA-PASJ, Housseini Amion Guindo de la CODEM, Moussa Mara de YELEMA, Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise de la CDS-Mogotiguiya et d’autres sont foncièrement opposés à cette rallonge de  cette période d’incertitude.

En outre, les partenaires internationaux du Mali considèrent le respect du délai prévu à la Transition comme une ligne rouge à ne pas franchir. C’est pourquoi plusieurs chancelleries occidentales appellent le chef du gouvernement à désengorger son plan d’action pour « aller à l’essentiel », la tenue d’élections crédibles et transparentes courant premier trimestre 2022.

Certaines sources affirment que si cet engagement venait à être remis en cause, cela pourrait valoir au Mali des sanctions et des mesures de pressions émanant du Médiateur de la CEDEAO et de la communauté internationale. C’est pourquoi, ces partenaires du Mali auraient déjà saisi le chef de l’Etat, le Colonel Assimi Goïta pour le respect de sa parole donnée.

Source : maliweb.net

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