FLAMBEE DES PRIX DES DENREES DE PREMIERE NECESSITE : Énorme inquiétude chez les consommateurs
Au-delà de la conjoncture internationale due au Covid-19 et l’embargo imposé au Mali par la Cedeao, le constat est amer car plusieurs commerces augmentent les prix des denrées de première nécessité. Les efforts considérables du Gouvernement, soucieux du panier de la ménagère, pour maintenir les prix à un niveau accessible, sont loin de porter leurs fruits.
Les populations se plaignent toujours de l’augmentation des prix de certains produits. En période de crise certains commerçants sont tentés de spéculer sur les prix des produits en créant une inflation injustifiée. Les services techniques de la DGCC Mali, conformément à leur mission quotidienne, ont décidé d’intensifier les contrôles au niveau des marchés. Ainsi, en application de l’Arrêté n°2021-4712/MIC-SG du 15 novembre 2021 portant administration des prix du riz brisure non parfumé, de l’huile alimentaire, du sucre et du pain, des équipes de brigades de la Direction Générale du Commerce de la Consommation et de la Concurrence, appuyées par des éléments de la police nationale, ont été déployées sur le terrain.
Ainsi, les agents de la DGCC poursuivent avec abnégation les efforts de stabilisation des effets de la tension sur le marché de certains produits de consommation courante. Ces efforts touchent tous les stades de distribution (grossistes et détaillants). Selon certaines sources, plusieurs contrevenants ont été appréhendés, contre qui des procès-verbaux ont été dressés et des lourdes sanctions prononcées, conformément à la réglementation en vigueur. Parmi les denrées dont les prix ont augmenté, il y a le sucre qui était à 550 FCFA le kilo avant les sanctions, le paquet de macaroni qui coutait 400 FCFA, le kilo du couscous ” Douba ” qui plafonnait à 750 FCFA. Aujourd’hui, on achète ces produits respectivement à 700 FCFA, 450 FCFA et 800 FCFA. Les consommateurs se plaignent surtout de l’augmentation considérable du prix du sucre.
Les arguments qu’évoquent les boutiquiers détaillants sur le non-respect des consignes du gouvernement, sont entre autre tenables. « Les gens nous accusent à tort », déclare l’un d’eux. « Nous ne sommes pour rien dans cette affaire. Si les grossistes augmentent les prix, nous n’avons pas le choix, nous sommes obligés de faire autant », poursuit toujours notre interlocuteur. Il affirme avoir refusé d’acheter certains produits chez les grossistes parce que les prix ont trop augmenté. Il termine sur ces propos : « Si les agents du gouvernement viennent, nous allons leur indiquer là où nous achetons nos produits ».
Selon la Direction Générale du Commerce de la Consommation et de la Concurrence, un peu plus de 2.000 points de vente visités à ce jour et de centaines de PV dressés à l’encontre des contrevenants. L’objectif reste le même, stabiliser les prix et lutter contre les pratiques commerciales frauduleuses en cette période de sacrifice commun. Les agents de la DGCC utilisent des identités d’emprunt ou par le truchement de personnes neutres effectuent des achats comme n’importe quel consommateur et ainsi « tester » le comportement du marché. Cela est notamment utile pour vérifier l’information qui est donnée par le vendeur au consommateur.
Par ailleurs, Toguna Agro-Industrie a tenu sa promesse de mettre à la disposition des opérateurs économiques maliens 500 camions de son parc automobile, pour le transport des denrées de premières nécessités entreposées au niveau de différents ports de transit dans la sous-région.
Toutefois, l’inquiétude est grandissante car dans la plupart des commerces que nous avons sillonnés, les prix haussent toujours. Une situation qui interpelle le gouvernement à accentuer la pression sur les auteurs de ces augmentations anarchiques.
Lassana Kiabou, Stagiaire
Source : Miroir Hebdo