Evolution de la Transition après le nouveau coup de force : Les Maliens pourront-ils se souder au président Goïta pour se relever ?
A travers le récent arrêt de la Cour constitutionnelle faisant du Colonel Assimi Goïta le président de la Transition, l’ensemble des forces vives du Mali est interpellé à s’unir pour contrer toute adversité susceptible de faire échouer cette période transitoire.
Parmi les motivations évoquées par le désormais ex-vice-président de la Transition, Colonel Assimi Goïta pour contraindre Bah N’Daw et Moctar Ouane à la démission, le mardi 26 mai dernier, il y a les dissensions au sein des forces vives du Mali.
En effet, les 8 premiers mois de la Transition étaient marqués par de nombreuses récriminations contre la gouvernance du pays. Ces dissensions étaient s’expliquaient par une volonté clairement affichée de mise à l’écart de la classe politique dans la mise en place des institutions de la Transition. Aucun consensus n’était recherché pour la désignation du président Bah N’Daw, ni de son Premier ministre Moctar Ouane, encore moins dans la composition du Conseil national de Transition, l’organe législatif provisoire. Cette situation a généré d’énormes frustrations qui ont fini par créer une forte opposition contre l’évolution de la Transition. Et, en conférence de presse, le vendredi 28 juin dernier, le mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) avait déjà donné le ton. C’est Dr Choguel Kokalla Maïga, le porte-parole du Comité stratégique de ce mouvement, non moins pressenti Premier ministre, qui avait appelé à ce rassemblement patriotique salvateur. L’on se retrouve dans le schéma où il urge de se donner les mains en vue de contrer les éventuels mauvais vents qui pourraient souffler sur le pays.
A présent que le nouvel homme fort du pays semble avoir reconnu son erreur du début de cette transition, l’on peut parier sur sa volonté de rassembler le plus possible les Maliens autour de lui. « Reconnaître son erreur est preuve de courage »,avait alors commenté Choguel Kokalla Maïga.
En outre, face aux condamnations et menaces de « sanctions ciblées » brandies par certains pays, dont la France, le nouveau chef de l’Etat du Mali a l’obligation de tout mettre en œuvre pour avoir l’adhésion populaire à sa méthode de conduite du pays.
C’est pourquoi le Colonel Assimi Goïta doit rapidement poser des actes confortants le capital de confiance qu’il suscite au sein d’une majorité des populations maliennes. Après ses rencontres avec la classe politique, la société civile, les leaders religieux, il doit nommer le Premier ministre, comme il l’a assuré et amorcer un dialogue franc et sincère avec les chapelles politiques mécontentes, afin de créer une dynamique unitaire soudée pour dissuader toute hostilité à la cause du Mali. Car, en laissant s’échapper des bruits de désaccords internes, le pays prêtera le flanc à des sanctions, à des pressions pouvant faciliter sa déstabilisation totale.
Dès lors, la question se pose de savoir comment procéder pour garder la nation unie face à des impératifs de lutte contre la corruption, de refondation et réformes diverses, sans susciter des mécontentements ? C’est là l’autre équation à laquelle le colonel Assimi Goïta et son Premier ministre doivent s’atteler avec tact et pédagogie pour préserver le précaire équilibre du moment. Comment revoir les méthodes d’actions des forces armées dans le contexte actuel de fragilité où l’on annonce que certains cadres militaires sont sous les verrous ? Le président de la Transition a du pain sur la planche et doit s’entourer de conseillers aguerris pour relever le défi de survie de la nation malienne, plus qu’éprouvée.
Source : maliweb.net