Etats Généraux de l’Education : Pour bien refonder le système éducatif malien

Depuis plusieurs décennies, l’école malienne se porte mal. Illustration : le faible niveau des apprenants, les effectifs pléthoriques, manque des infrastructures éducatives ; mauvaises conditions de vie et de travail des enseignants, etc. Pour trouver une solution à cette situation qui n’honore nullement le pays, le président de la transition, Assimi Goïta, conformément aux recommandations des Assises Nationales de la Refondation (ANR), a ordonné les Etats Généraux de l’Education (EGE). Pour ce faire, les départements en charge du secteur de l’éducation, notamment l’Education nationale, l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, l’entrepreneuriat national, de l’emploi et de la formation professionnelle, l’administration territoriale et de la décentralisation, sur instruction du président de la transition, ont procédé à des concertations dans les régions, District de Bamako et à l’extérieur. Pour boucler la boucle, la phase nationale des EGE a été lancée, mardi 16 janvier 2024, au centre international des Conférences de Bamako (CICB), par le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga.

Le président de la commission d’organisation des EGE, Pr. Kologna Edmond Dembélé, a situé l’évènement dans son contexte. « Les EGE ont pour objectifs de susciter une réflexion collective et inclusive sur le système éducatif du Mali en vue de le sortir des difficultés dans lesquelles il se débat aujourd’hui en lui donnant des orientations claires lui permettant de contribuer d’avantage au développement social, culturel, économique et environnemental du pays », a-t-il déclaré. Selon lui, il s’agit, pour les délégués, de confronter leurs consensus respectifs à travers des discussions et débats et dégager un consensus national sur les orientations de la refondation du système éducatif au Mali. « Aujourd’hui, le Mali est confronté à de nouveaux enjeux et défis qui exigent un nouveau système éducatif adapté. Chaque pays construit son système éducatif qui répond à ses besoins et ambitions. Le diagnostic du système éducatif malien est suffisamment connu. Il a mal dans tous ces compartiments, il est peu efficace, il est peu satisfaisant. Oui, il s’agit bien de refonder le système éducatif. Il ne s’agit point de restructuration, ni d’ajustement encore moins de superficielle reforme. Il s’agit pour nous de se lever pour redonner vie au système éducatif malien », a indiqué le Pr. Dembélé. En outre, ajoute Dembélé, il s’agit notamment de proposer de solutions innovantes, de dresser des orientations claires permettant de refonder le système éducatif, c’est-à-dire de confectionner de nouvelles briques, de poser une nouvelle fondation, d’implanter de nouveaux piliers, d’élever de nouveaux murs et poser un nouveaux toits de l’éducation au Mali.

Le Maire de la Commune III de Bamako, Djiré Mariam Diallo, a, dans ses mots de bienvenu, déclaré ce qui suit: « De mes constats personnels, cette succession de forums dénote l’importance que les plus hautes autorités du pays ont toujours accordé à l’éducation. Pourtant, les grandes orientations de la réforme de 1962, des autres reformes qui l’ont suivie, demeurent encore et toujours des objectifs à atteindre, notamment l’enseignement de masse et de qualité ; la généralisation de l’utilisation des langues nationales dans l’éducation formelle ; l’autonomie des universités. C’est pour cette raison que je suis sûre que les ANR ont formulé des recommandations pour la création de système éducatif en accord avec les aspirations du peuple malien ». 

Le Ministre de l’éducation nationale, Amadou Sy Savané, a indiqué que la finalité des EGE est que le peuple malien donne aux autorités des orientations claires pour des solutions à son système éducatif, qu’il veut donner aux enfants ; le type d’éducation, les compétences, humanité et les valeurs culturelles qu’il faut faire acquérir aux enfants afin qu’ils soient utiles à eux-mêmes, à leur famille, à leur communauté et à leur pays.

Pour le chef du gouvernement, les Termes de références des EGE ont fixé des objectifs précis qui sont : définir les orientations prises, les problèmes qui affectent le système éducatif malien en cohérence avec les valeurs culturelles répondant aux besoins du développement socioéconomique du pays. Il s’agit surtout, selon Choguel, de mieux orienter le système éducatif malien, car le pays est en proie depuis plusieurs années à une crise multidimensionnelle imposée dont l’impact sur l’éducation n’est plus à démontrer. Les problèmes qui affectent le système éducatif dans notre pays sont identifiés, a-t-il dit, et nous avons opté pour une approche qui mobilise toutes les énergies, toutes les intelligences, toutes les compétences maliennes sans distinction de tendances sociale, politique, philosophique, parce qu’on veut avoir un condensé des souhaits des Maliens. « Notre conviction est que le fondement du Mali nouveau, pacifié, cohérent et sécurisé réside dans une éducation de qualité pour tous les enfants du Mali. Nul ne doit être laissé de côté quand il s’agit de bâtir une école performante. Cette approche inclusive et participative comporte les germes d’un Mali émergent, résolument tourné vers le développement social, économique au profit de toutes les couches de notre société. Ce faisant, nous honorons nos engagements sur le plan national et international dans la constitution du 22 juillet 2023, dans l’agenda du Mali 2063, dans l’officialisation des langues nationales, et les divers actes communautaires. Tous ceux-ci prouvent l’engagement des plus hautes autorités à relever les défis de notre système éducatif. L’un des défis majeurs de notre système éducatif est l’articulation entre la formation et le marché du travail », a-t-il conclu.

Hadama B FOFANA

Source : Le Républicain

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