ENSEIGNEMENT PRIVE CATHOLIQUE EN GRÈVE DE 72 HEURES : L’article 39 pour cause
Faute d’avoir perçu leurs rappels de l’article 39 qui pourtant a été attribué par le ministère de l’économie et des finances à la direction de l’enseignement catholique, les enseignants du privé catholique du Mali observent une grève de 72 heures.
Cité comme une référence en termes d’éducation, l’enseignement privé catholique, établi sur l’ensemble du territoire malien et cela depuis belle lurette, connaît aujourd’hui des moments troubles. En effet, une convention lie cette structure à l’Etat malien. Ses rapports avec le Ministère de l’Education du Mali sont régis par une convention Eglise –Etat. Le Gouvernement du Mali lui attribue une subvention annuelle en plus des frais de scolarité payés par les parents d’élèves. Ainsi, on dénombre plusieurs Diocèses administrés par des Directeurs diocésains.
Suite au préavis de grève déposé, la direction diocésaine avait entamé des négociations avec le syndicat de l’enseignement catholique (SYNTEC). Les échanges entre le directeur national de l’EPC et le Bureau National-SYNTEC se sont soldés par un échec. Ce qui conduit à une grève de 72 heures, entamée depuis le 07 avril dernier.
Sur la base du procès-verbal de conciliation en date du 31 décembre 2020 tenue dans la salle de conférence de la Direction nationale du travail, la direction de l’enseignement privé catholique avait reconnu le versement de la moitié des rappels des années 2019 et 2020 concernant l’application de l’article 39 de la loi N ° 2018-007 du 16 janvier 2018 à travers la transposition et le paiement des rappels, qui ont été accordées par le ministère de l’Economie et des Finances.
Toujours sur la base du PV de conciliation, la direction de l’enseignement privé catholique s’était engagée à payer lesdits rappels d’ici fin février 2021. Jusqu’au 7 avril où débute cette grève de 72 heures, rien n’a été fait ! Dans la mesure où l’Etat a débloqué l’argent, pourquoi la direction refuse de payer de verser ces rappels à ses enseignants ? Cette question reste sans réponse et plusieurs théories abondent dans ce sens.
En tenant compte du calendrier très serré de cette année scolaire, la direction diocésaine doit prendre des mesures pour mettre les enseignants dans leur droit. Le hic est qu’aucune explication n’est donnée par rapport au non-paiement de ces rappels.
Il faudra noter qu’en plus de la subvention annuelle payée par l’Etat, les parents d’élèves versent une scolarité mensuelle pour chaque élève. Le montant de cette mensualité payée par les parents dépend de l’école. Sous le couvert de l’anonymat, X affirme : « En dépit de la fermeture prolongée des classes l’année dernière, nous avons fourni d’énormes efforts pour avoir les meilleurs résultats dans les classes d’examen. Alors, notre direction doit tenir compte de notre travail et de tous ces efforts pour nous mettre dans nos droits » conclut-il.
Une autre source explique que la quasi-totalité des écoles privées catholiques observent cette grève. Le constat est amer dans ce contexte de Covid-19 et surtout vu les efforts fournis par l’Etat pour sauver l’école malienne en déliquescence.
ASK
Source : l’Obsevatoire