Dr. Adama Coulibaly, procureur de la République du pôle national de la lutte contre la cybercriminalité au Mali : « De juillet 2023 à nos jours, nous avons reçu 232 plaintes, 28 ont fait état de jugement et il y a eu beaucoup de médiations »
Dr. Adama Coulibaly, procureur de la République du pôle national de la lutte contre la cybercriminalité au Mali, était devant la presse, le mercredi 10 janvier 2024 à la maison de la presse. Il a profité de l’occasion pour éclairer la lanterne des journalistes sur la loi sur la cybercriminalité au Mali, les sanctions qui leur sont applicables et la procédure pénale suivie en la matière ; les infractions d’atteinte aux infrastructures essentielles et au système d’information etc. C’était en présence du président de la maison de la presse, Bandiougou Danté, et devant plusieurs journalistes.
« De juillet 2023 à nos jours, nous avons reçu 232 plaintes, 28 ont fait état de jugement et il y a eu beaucoup de médiations, c’est pour vous montrer que nous ne punissons pas seulement comme certains ont tendance à nous reprocher », a expliqué le procureur de la République du pôle national de la lutte contre la cybercriminalité au Mali, Dr. Adama Coulibaly.
« La liberté de la presse reste et demeure au Mali et nous défions quiconque nous accuse de porter atteinte à cette liberté. Personne n’est empêcher de s’exprimer librement au Mali, mais il faut le faire sans porter préjudice à autrui », a-t-il précisé. Avant de signaler qu’il est appuyé dans sa mission par une brigade composée des éléments de la gendarmerie et d’autres corps ainsi que des juges d’instructions etc.
« La création du pôle national de lutte contre la cybercriminalité est une demande pressante du peuple malien et nous agissons au nom de ce peuple et aucune autre juridiction ne doit toucher à des infractions qui rentrent dans notre compétence », a-t-il souligné. La cybercriminalité consiste à se servir d’un ordinateur comme objet du crime ou comme outil pour commettre un délit et il existe différents types de cybercrimes : piratage ou vols d’informations et de données personnelles sur le web etc., va-t-il faire savoir. Avant d’indiquer que la connectivité à Internet est devenue un levier du développement de chaque entreprise, toutefois, cette accessibilité accroit et facilite les attaques des cybercriminels.
« La loi sur la cybercriminalité vise généralement à traiter un large éventail de contenus illégaux ou préjudiciables publiés en ligne. Il peut s’agir de propagande terroriste, de contenu raciste, de discours de haine, de contenu blasphématoire, de contenu critique envers les États et leurs institutions etc. », a-t-il informé, tout en laissant entendre que les cybercriminels ont plus d’un tour dans leur sac et se servent de différentes méthodes pour arriver à leurs fins.
Les notions comme le cyberespace, le cyberespace sécurisé ; dark web, le délai des prescriptions…ont été évoqués par le Dr. Coulibaly, procureur de la République du pôle national de la lutte contre la cybercriminalité au Mali. Concernant les multiples critiques à l’encontre de la loi contre la cybercriminalité au Mali, il a reconnu que certains compatriotes la jugent trop sévère et même liberticide, tout en notant que trop de liberté tue et que sa structure est une juridiction avec un champ d’application large.
Moussa Samba Diallo
Source : Le Républicain