DEUX CAS CONFIRMÉS DE VER DE GUINÉE L’AN DERNIER : Une autre menace sur la santé
L’alerte concernant la propagation de cette maladie a été donnée par la directrice associée du Centre Carter. Elle intervient à un moment où la pandémie de la covid-19 demeure de plus belle dans notre pays.
Cette information a été donnée au cours de la revue annuelle du Programme national d’éradication du ver de Guinée, qui s’est tenue du 8 au 9 février 2022 à l’Hôtel Salem de Bamako. Dans le rapport, la directrice associée du Centre Carter, Mme Carmen a certifié que le Mali était le seul pays avec l’augmentation de Ver de Guinée en 2021. Dans ce contexte, elle a préconisé une éradication globale de cette maladie sur toute l’étendue du territoire malien.
D’après les estimations, les zones avec une vraie menace sont Djenné, Macina, Markala et Tominian. Ainsi, il faut l’application de tous les outils, y compris l’utilisation d’Abate, l’enterrement des boyaux de poissons, ne pas nourrir les chiens avec de petits poissons non cuits, isoler tout cas humain ou animal infecté, poursuivre l’expansion de l’Abate et de l’attachement prolongé des chiens, accroître la sensibilisation sur le système de récompense et s’assurer que les filtres sont distribués afin de freiner la propagation de cette maladie.
Selon la directrice, le Centre Carter est pleinement engagé à travailler avec tous pour montrer au monde entier que ce centre est en train de faire des progrès encore plus remarquables dans notre pays.
Aux dires du conseiller à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) Dr Boubacar Sidibé, le ver de Guinée, ‘’l’éradication du Ver de Guinée continue d’être une priorité dans le 13ème Programme général de travail 2019-2023 de l’OMS, à travers sa composante du 1 milliard, dont l’objectif est d’améliorer la santé d’un milliard de personnes supplémentaires d’ici 2023’’.
Par ailleurs, il avoue que de nombreuses difficultés ont émaillé la mise en œuvre des stratégies d’interruption de la maladie au Mali, mais il ose espérer que des innovations et la conscientisation éclairée des populations seront des gages pour en finir avec cette maladie ».
En outre, il espère que le renforcement de la collaboration avec les vétérinaires, la conscientisation des populations sur la maladie et la mise en œuvre de la stratégie d’attachement des chiens, seront d’un apport appréciable pour arrêter la transmission de la maladie en 2022. Dr Boubacar Sidibé reste et demeure engagé auprès des autorités maliennes pour venir enfin à bout de la dracunculose au Mali. Le draft zéro du rapport national de certification de l’éradication de la dracunculose existe déjà, rassure-t-il.
Quant au représentant du ministre de la Santé et du Développement social, Dr Abdoulaye Guindo, il soutient que l’éradication de la maladie au Mali qui a commencé en 1991 avec la réalisation d’une enquête, enregistre des progrès très appréciables même si le pays figure parmi les 5 pays au monde n’ayant pas pu vaincre totalement la maladie. « Le nombre de cas humain de la maladie est passé de 16 024 cas en 1991 à 0 cas en 2016. La notification d’un cas dans le cercle de Baroueli en 2020 et de 2 cas dans le district sanitaire de Markala en 2021 sont intervenues après que le pays ait fait 4 ans sans notification de cas humain. Ce phénomène d’apparition sporadique de cas humain est observé dans les autres pays encore endémiques à savoir : l’Angola, l’Ethiopie, le Tchad et le Soudan du sud », martèle-t-il.
Dans son exposé, il a laissé entendre que le Mali a notifié 16 infestations animales chez les chiens et les chats en 2021. Les districts sanitaires de Macina, Markala, Tominian et Djenné sont les districts qui ont notifié ces infestations, dit-il
Toujours selon lui, le Programme national d’éradication du ver de Guinée, malgré les nombreuses difficultés sur le terrain à savoir l’insécurité dans les régions d’endémie de Ségou et de Mopti et l’inaccessibilité géographique d’une partie de ces régions par moment, mène les activités d’éradication dans les districts sanitaires endémiques comme: la surveillance à base communautaire de la maladie, la distribution des filtres, le traitement des points d’eau à l’Abate, la communication accrue pour le changement de comportement, la diffusion des messages sur la maladie du ver de Guinée et sur le système de récompense.
F.T
Source : Miroir Hebdo