Côte d’Ivoire: décès du Premier ministre Hamed Bakayoko en Allemagne

Le Premier ministre ivoirien, Hamed Bakayoko, avait été transféré dans un hôpital de Fribourg le 6 mars dernier. Il a succombé ce mercredi à un cancer foudroyant.

 La présidence ivoirienne a donné l’information, mercredi 10 mars au soir, dans un communiqué lu à la télévision nationale. « C’était un grand homme d’État, un modèle pour notre jeunesse, une personnalité d’une grande générosité et d’une loyauté exemplaire », a déclaré Alassane Ouattara, précisant qu’Hamed Bakayoko a succombé à un cancer.

La dernière apparition publique d’Hamed Bakayoko remonte au 10 février. Ce jour-là, le Premier ministre présente les candidats RHDP aux législatives. Dans les jours qui suivent, son absence commence à interroger. Le 18 février, le Premier ministre s’envole pour Paris, officiellement pour y subir des examens médicaux. Très rapidement des informations sur l’aggravation de son état de santé occupent toutes les conversations à Abidjan.

Lors de son voyage à Paris la semaine dernière, Alassane Ouattara avait rendu visite à Hamed Bakayoko. Samedi, il avait indiqué que l’hospitalisation du Premier ministre devait être prolongée. Selon Jeune Afrique, c’est ce samedi qu’Hamed Bakayoko a été transféré en Allemagne, à Fribourg, pour y subir un traitement expérimental de la dernière chance.

Très populaire en Côte d’Ivoire, Hamed Bakayoko était depuis dix ans un pilier du régime RHDP. Ministre de l’Intérieur puis de la Défense depuis 2017, il avait la haute main sur l’appareil sécuritaire ivoirien. Maire d’Abobo depuis 2018, il avait été nommé Premier ministre à la suite du décès brutal de son prédécesseur, Amadou Gon Coulibaly, en juillet 2020. Hamed Bakayoko venait d’être élu samedi, malgré son absence, député de Séguéla.

Hommage de tous les bords politiques

« La Côte d’Ivoire perd un de ses valeureux fils, un grand serviteur de l’État », a réagi le directeur exécutif du RHDP, Adama Bictogo, qui estime que le parti perd « un de ses piliers ». Il salue la mémoire d’un compagnon de route et d’« un des fidèles parmi les fidèles » d’Alassane Ouattara. « Nous nous sommes rencontrés avec le président Ouattara le 14 février 1994, il y a 27 ans et, depuis, nous sommes restés tous ensemble, se souvient Adama Bictogo. Pour le président Ouattara, c’est très dur. C’est la perte d’un deuxième fils. »

Dans l’opposition aussi, on déplore « une grande perte ». Malgré des choix politiques différents, « Hamed Bakayoko n’était pas un ennemi, bien au contraire, mais un ami », témoigne Franck Anderson Kouassi, secrétaire national du FPI, qui retient de lui « beaucoup de souvenirs ». « Avant qu’il accède aux responsabilités, nous avons eu nos années d’étudiants, nos années de journalistes. Nous nous chahutions beaucoup. Politiquement, nous n’avions pas la même vision, mais nous n’étions pas des ennemis, bien au contraire. »

Le PDCI aussi rend hommage au Premier ministre, un homme « dynamique et ouvert » pour le vice-président du parti, Alphonse Djedjé Mady. « Nous sommes très attristés qu’Hamed Bakayoko, un jeune homme très dynamique, soit parti de cette façon-là. Il faisait partie de nos jeunes cadres dynamiques, enthousiastes, sympathiques qui est en contact avec pratiquement toutes les couches sociales du pays. Il s’était fait remarquer par son dynamisme, par sa disponibilité, par son ouverture d’esprit. » Le responsable du PDCI pointe, par ailleurs, que « la perte en moins d’un an de deux Premiers ministres est une calamité dont la Côte d’Ivoire n’avait pas besoin ».

C’était un grand frère pour nous, un modèle de réussite. Donc vraiment nous sommes attristés. Il galvanisait la jeunesse, nous poussait à travailler…

Source : RFI

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