CONTRE LE TERRORISME : Le rôle crucial des civils
Le terrorisme s’est répandu dans les différents pays du Sahel telle une trainée de poudre. Ainsi, des millions de personnes se retrouvent prises en étau entre les différents groupes armés. Cependant, les différentes armées régulières de ses pays fournissent d’énormes efforts pour contenir les différents assauts des GAT mais cela s’est avéré très compliqué.
En effet, dans cette dynamique, au Mali, l’Etat lance régulièrement des appels à coopérer avec les forces armées déployées sur les différents théâtres des opérations. Cependant, ces aides se présentent sous plusieurs formes car selon des enquêtes menées par des experts, un grand nombre des civils forment des milices armées qui appuient les militaires de l’armée régulière dans les différents affrontements.
L’armée ne peut pas être partout
Porter des armes est devenu monnaie courante dans la partie septentrionale de notre pays. De ce fait, du constat général, il ressort qu’ils (ces civils) manifestent un très grand engouement à l’idée d’un engagement citoyen pour aider l’armée du pays à combattre les groupes armés.
Au nord du Mali, c’est le général Gamou qui a lancé un appel aux bonnes volontés Touaregs pour prêter main forte dans la lutte anti-djihadiste. Hamzata Ag Didi, président de l’ONG ADD-Kidal Mali, travaille, lui, à la mise en réseau des organisations de défense des droits humains dans le nord du Mali.
Selon lui, l’urgence est telle, surtout dans les régions de Gao et Ménaka, que la population est prête à s’engager davantage dans la lutte. Il explique que “les services étatiques ne parviennent pas à remplir leur mission correctement d’où la nécessité de trouver des solutions locales”, explique ce défenseur des droits humains.
Hamzata Ag Didi croit savoir qu’il n’est pas question d’intégrer des gens qui ne savent pas manier les armes. “Le recrutement se fera avec une petite formation”. Et d’ailleurs, il rappelle que l’armée a besoin de volontaires aussi à l’arrière : “Les gens peuvent contribuer sur le plan armement, les gens peuvent contribuer sur le plan renseignement. Il y a beaucoup d’appui. Ce n’est pas faire la guerre seulement”, explique-t-il. Par ailleurs, ces mobilisations ne sont pas sans conséquences pour eux car ils subissent des représailles de la part des différents groupes armées.
Parfois, ils font l’objet d’un massacre. Dans ce cas de figure, la neutralité devient difficile car les civils sont confrontés au difficile choix de s’allier à l’armée ou collaborer avec l’ennemi. Dans un cas ou dans l’autre, ils ne sont pas épargnés. Cela explique en partie le nombre exorbitant de réfugiés vers les grandes villes.
Le cas du Burkina Faso en est une autre illustration. Malgré la forte présente des civils qui constitue les volontaires pour la défense de la patrie (VDP), l’Etat a annoncé la un vaste recrutement de 50 000 volontaires pour la défense de la patrie pour suppléer l’armée dans la lutte contre le djihadiste. Cela a sonné dans ce pays comme un appel “patriotique” “bienvenu”.
Ahmadou Sékou Kanta
Source : Miroir Hebdo