CHU-Gabriel Touré : La mauvaise gouvernance joue sur la qualité des prestations
La mission de vérification effectuée entre la période 2016-2018 (1er et semestre) au CHU-Gabriel Touré, a décelé des dysfonctionnements à tous les niveaux, entrainant une certaine mauvaise gouvernance qui met en mal la qualité des prestations que cet établissement hospitalier est censé livrer.
Sous l’ordre du Vérificateur général, Samba Alhamdou Baby, une mission de vérification a séjourné dans cet établissement hospitalier de troisième référence. Sur place, la mission a constaté un manque de suivi de la mise en œuvre des recommandations issues de la vérification de performance de la gouvernance et la gestion administrative du CHU-Gabriel Touré.
La mission a constaté que la mise en œuvre des recommandations n’a pas connu d’amélioration considérable depuis la vérification initiale de 2018. Aussi, il ressort des travaux de suivi des recommandations que l’adoption du projet d’établissement, le recrutement d’un commissaire aux comptes, la tenue des sessions, la mise en place d’un service d’audit et de contrôle indépendant, ainsi que l’effectivité des gardes par le personnel technique n’ont pas connu beaucoup d’amélioration depuis la vérification de 2018.
En effet, sur les 28 recommandations applicables, 7 n’ont pas fait l’objet de mise en œuvre, 15 ont été partiellement mises en œuvre et 6 ont été complètement mises en œuvre. Ainsi, malgré la lettre du département de tutelle instruisant l’adoption du projet d’établissement et des outils de gestion, le CHU-GT ne s’est pas acquitté. Les sessions ne sont pas tenues conformément aux dispositions réglementaires ; le CHU-GT ne dispose pas d’un service d’audit interne opérationnel ; des non-conformités ont été constatées entre les listes de présence et les primes payées ; des départements ne sont toujours pas dotés de plateau technique requis ; la répartition des ristournes n’est pas réglementée. Le CHU-GT ne soumet pas, aussi au CA toutes les informations et questions relevant de ses prérogatives ; il continue d’avoir recours aux contractuels pour combler le déficit en personnel médical. De plus, le logiciel utilisé au bureau des entrées ne prend pas en charge tous les actes médicaux effectués par les services. Le comité de direction ne fonctionne pas conformément à la réglementation en vigueur ; le CHU-GT ne respecte pas entièrement les dispositions légales et réglementaires relatives à la conformité des créations de départements, services et unités ; le plan prévisionnel d’entretien préventif n’est pas exécuté d’où les pannes fréquentes d’équipement.
Toutefois, des actions sont en cours pour l’amélioration des lacunes constatées par la mission initiale, même si pour l’instant, des efforts restent à fournir.
La non mise en œuvre entière des recommandations est un obstacle aux activités de l’hôpital et à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) en matière de santé en général et ceux consignés dans le Plan de développement sanitaire et social en particulier. Aussi, le ministère chargé de la Santé devrait prendre des actions pouvant aboutir à une gestion performante des hôpitaux de 3ème référence en général et le CHU-GT en particulier.
A noter que le nombre de recommandations entièrement mises en œuvre est 6, soit 21%. De ces recommandations15, soit 54% sont partiellement mises en œuvre et 7 recommandations soit 25% ne le sont pas.
Diakalia M Dembélé