CHRONOGRAMME DES ÉLECTIONS : Le Mali et la CEDEAO toujours dos à dos

Le bras de fer entre le Mali et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est loin de connaître son épilogue. Le Médiateur Goodluck Jonathan et les autorités de la transition du Mali ne sont pas parvenus à un accord sur un chronogramme électoral devant conduire aux élections présidentielles et législatives.

L’échec de cette énième rencontre a été annoncé par la CEDEAO dans un communiqué publié vendredi à la fin d’une visite du 24 février dernier à Bamako, d’une mission conduite par l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan. Les rencontres entre le médiateur de l’organisation sous régionale et les dirigeants maliens ont permis de procéder à un échange de vues sur les évaluations opérées par le groupe technique regroupant les experts maliens, des responsables de la CEDEAO, de l’UA et des Nations unies. Le médiateur était en visite au Mali pour s’informer sur l’évolution de la situation politique afin d’affiner les discussions.

En principe, la Transition devrait s’achever le 28 février. « Mais nous savons qu’il y a eu quelques difficultés et que cette date pourrait ne pas être honorée », a fait comprendre Goodluck Jonathan qui inscrit sa mission dans le « besoin d’affiner les discussions pour voir comment aller de l’avant ».

En clair, il est venu écouter les autorités de la Transition pour « rapprocher les positions et bien relancer le dialogue » entre notre pays et l’organisation sous-régionale. Depuis la veille de cette visite, un document circule sur les réseaux sociaux par rapport à des propositions que la CEDEAO aurait faites concernant le chronogramme de la transition. Interrogé sur le sujet, Goodluck a reconnu qu’il y a « certains points qui ne sont pas entièrement faux, a-t-il précisé. Mais ce document n’est pas la dernière version (…) du cadre élaboré par le groupe de travail technique ». Lequel groupe de travail, composé de représentants de la CEDEAO, de l’UA, de l’ONU et de notre pays, a été constitué et les conclusions auxquelles il est parvenu ont permis d’élaborer un cadre de recommandations qui permettront de voir comment affiner les décisions à prendre, selon le médiateur.

Avant de rencontrer le chef de l’État, l’émissaire de l’organisation sous-régionale s’est entretenu avec des membres du gouvernement en l’occurrence Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, le colonel Abdoulaye Maïga, en charge de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Ibrahim Ikassa Maïga, ministre de la Refondation de l’Etat, chargé des Relations avec les Institutions et Fatoumata Sékou Dicko, ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée des Réformes politiques et institutionnelles. C’était en présence du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et chef de la Minusma, El-Ghassim Wane et du haut représentant de l’Union africaine (UA) pour le Mali et le Sahel, Maman Sambo Sidikou. Cette visite du médiateur de la CEDEAO intervient à un moment où notre pays se trouve sous embargo de l’organisation sous-régionale.

À noter que suite à ces sanctions, nos autorités ont mis en place un groupe technique, qui réunit les experts maliens, des responsables de la CEDEAO, de l’UA et des Nations unies, pour discuter des questions diverses liées à la transition. À ce propos, le médiateur de la CEDEAO a soutenu, au terme de la rencontre, qu’ils examinent les recommandations de ce groupe pour voir quelles sont les mesures qu’ils peuvent prendre ensemble « les étapes à suivre ». « Dans nos échanges, il y a des documents sur lesquels on a travaillé. Mais la partie malienne examinera bientôt un de ces documents qui ne lui est pas encore parvenu », a confié Goodluk Jonathan.

L’ancien président nigérian a ensuite ajouté que très bientôt les parties vont se retrouver pour échanger sur ce document. « Quand cela sera fait, nous pourrons mieux nous prononcer sur la durée de la Transition et quand les élections pourront se dérouler », a-t-il déclaré.

Il s’agit également, selon lui, de savoir de quelle manière le processus pourrait être mis en œuvre pour le bonheur de tous et notamment pour une éventuelle levée des sanctions.

Allimame Cissé

Source : Miroir Hebdo

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