Centre du Mali : Regain de violence envers les civils
La région de Mopti et plus précisément la localité de Bandiagara plonge une nouvelle fois dans la violence suite à l’attaque d’un camion transportant des civils. Les occupants dudit véhicule ont été massacrés et brulés au cours de leur voyage.
La violence et l’horreur franchissent un nouveau cap au Mali. En effet, le massacre de des passagers d’un bus par de présumés djihadistes dans la région de Mopti a occasionné la mort de 31 personnes et 17 blessées le vendredi 4 décembre près de Bandiagara dans la région de Mopti, dans le centre du Mali.
Aucune revendication précise n’a été émise à ce jour. Le gouvernement a décrété un deuil national de 3 jours allant du dimanche 5 décembre au mardi 7. Cette énième attaque contre les civils intervient dans un climat tendu. En réponse à cette barbarie, les forces vives de la région de Bandiagara composées des élus, des leaders communautaires et toute la société civile ont émis un communiqué ce dimanche 5 novembre dans lequel elles demandent la sécurisation des personnes et de leurs biens. Cette coalition affirme toujours dans le même communiqué être au regret d’entamer une désobéissance civile à partir du lundi 6 décembre 2021 jusqu’à nouvelle ordre. Par conséquent, elle demande la fermeture des services étatiques et non étatiques exceptés les centres de santé, le commerce et le transport jusqu’à la levée du communiqué établi.
Face à cette horreur, place à la colère et aux interrogations de la part des habitants et plus précisément de la communauté Dogon qui peuple la ville. Un habitant sous le couvert de l’anonymat dit ne pas comprendre la passivité des militaires dans cette zone. Selon lui, tout doit être mis en œuvre pour les protéger contre les djihadistes.
Assisterons-nous à un nouveau bras de fer entre les populations de cette localité et les autorités de la transition ? Cette région du centre demeure au cœur des violences et reste un bastion des groupes armés terroristes qui y règnent en maitre absolu. La présence des forces loyaliste dans cette zone n’a toujours pas réglé le problème de sécurité des populations.
Plus au nord, dans la région de Gao, un camp de la MINUSMA à Gao ciblé par deux explosions dimanche. Cette attaque n’a cependant pas fait de victime mais occasionnant des dégâts matériels, ont constaté des journalistes de l’AFP présents sur place. Il y a eu quatre impacts sur ce camp à Gao et des dégâts matériels uniquement, selon l’armée française qui n’a pas précisé l’origine des explosions. Ces incidents surviennent alors que la réorganisation de la présence militaire française au Mali est en cours avec la fin programmée de l’opération Barkhane. Le plan français prévoit une évacuation de Kidal, Tessalit et Tombouctou pour recentrer les effectifs autour de Gao et Ménaka, plus près de la “zone des trois frontières”, aux confins du Niger et du Burkina Faso.
Les nombreux succès des forces armées maliennes qui ont mis à genoux les groupes armés terroristes semblent insuffisants pour éradiquer la violence dans cette partie qui échappe au contrôle de l’Etat. Les nouveaux propriétaires de Koulouba doivent redoubler d’efforts pour faire face à un ennemi qui devient de plus en plus invisible.
Ahmadou Sékou Kanta
Source : Malivitrine