– Le M5 à Kati –La composition du gouvernement communiquée lundi a semble-t-il mécontenté les colonels. Certes elle conserve à des militaires les postes clés mais elle écarte deux figures de l’ancienne junte des portefeuilles primordiaux de la Défense et de la Sécurité.

Carte du Mali localisant la capitale Bamako
© Laurence SAUBADU Carte du Mali localisant la capitale Bamako


La mission des Nations unies au Mali, la Communauté des Etats ouest-africains (Cédéao), l’Union africaine, la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni l’Allemagne et l’Union européenne ont condamné “fermement la tentative de coup de force”. Dans un communiqué commun, ils exigent “la libération immédiate et inconditionnelle” des dirigeants de transition auxquels ils apportent “leur ferme soutien”. Il rejettent par avance tout fait accompli, y compris une éventuelle démission forcée des dirigeants arrêtés.

Scène de rue à Bamako le 12 mai 2021, célébration de la fin du ramadan
© Michele Cattani Scène de rue à Bamako le 12 mai 2021, célébration de la fin du ramadan

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé lundi dans un tweet “au calme” au Mali et à la “libération inconditionnelle” de MM. Ndaw et Ouane.

Selon des diplomates, le Conseil de sécurité de l’ONU pourrait tenir une réunion d’urgence dans les prochains jours.

Une délégation du Mouvement du 5-Juin, le collectif qui avait mené en 2020 la contestation contre le président aujourd’hui déchu Ibrahim Boubacar Keïta et qui avait été marginalisée par les colonels, s’est rendue dans la nuit à Kati.

Mi-avril, les autorités de transition ont annoncé l’organisation le 31 octobre d’un référendum sur une révision constitutionnelle promise de longue date et ont fixé à février-mars 2022 les élections présidentielle et législatives à l’issue desquelles elles remettraient le pouvoir à des dirigeants civils.

Le doute persiste toutefois quant à leur capacité à tenir leur programme, a fortiori dans un contexte de crise politique renouvelée où les violences jihadistes et autres continuent sans relâche et où s’accumulent les signes de grogne sociale. La principale organisation syndicale vient d’annoncer une nouvelle grève pour cette semaine.

Le Mali, pays de 19 millions d’habitants, et ses voisins nigérien et burkinabè sont pris dans un tourbillon de violences jihadistes, intercommunautaires ou autres qui ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.

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