ATTAQUES TERRORISTES A KANIBONZON : La liste des villages martyrisés s’allonge
Une énième attaque des groupes armés terroristes (GAT) a lieu à Kanibonzon dans la région de Bandiagara. Le bilan est lourd, on dénombre quatorze (14) pertes en vies humaines et trois (03) blessés. Ce nouveau massacre rallonge la liste des villages martyrs.
Selon des témoignages, c’est dans l’après-midi du Jeudi 23 février 2023 entre 17 heures et 18 heures que des groupes armés terroristes (GAT) ont lancé un raid meurtrier dans la localité située dans le cercle de Bankass relevant de la région de Bandiagara.
Le bilan définitif fait état de quatorze morts et des blessés. Selon certaines sources, les victimes sont en majorité des hommes, sans oublier les dégâts matériels considérables.
Informé, le gouverneur de la région de Bandiagara, Sidi Mohamed El Béchir, accompagné des chefs militaires de la zone, est arrivé aux environs de 02 h du matin le vendredi 24 février 2023 pour s’enquérir de la situation et prendre des dispositions sécuritaires et sanitaires pour les victimes. Des dispositions sécuritaires urgentes ont été prises en attendant que les FAMA préparent une riposte qui sera sans nul doute cinglante et à la hauteur du supplice vécu par les populations de Kanibonzon. Les personnes décédées ont été inhumées vendredi dernier, a-t-on appris.
Autres massacres
Cette situation rappelle les exactions commises par des groupes armés islamistes qui ont tué des centaines de personnes et forcé des dizaines de milliers d’autres à fuir leurs villages, lors d’attaques apparemment systématiques depuis mars 2022. Depuis le début de l’année, des groupes armés islamistes alignés sur l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS, ou ISGS en anglais) ont attaqué des dizaines de villages et massacré un grand nombre de civils dans les vastes régions du nord-est du Mali, Ménaka et Gao, qui bordent le Niger.
Entre mai et août 2022, Human Rights Watch avait mené des entretiens avec 30 témoins d’attaques survenues entre mars et juin contre 15 villages dans les régions de Ménaka et de Gao. Les témoins ont décrit des groupes d’hommes lourdement armés circulant à moto et dans d’autres véhicules autour de leur village, tirant de manière indiscriminée, exécutant sommairement des hommes et d’autres villageois, pillant et détruisant des biens. Souvent, d’autres villages de la région ont été attaqués à peu près le même jour, suggérant l’existence d’un plan ou d’une directive. Des dizaines de milliers de personnes qui ont perdu leur bétail, leurs moyens de subsistance et leurs objets de valeur ont fui ailleurs au Mali ou vers le Niger voisin.
Des dirigeants communautaires ont déclaré que près de 1 000 civils ont été tués dans la région depuis le mois de mars. Un membre du comité d’enquête local a déclaré à Human Rights Watch qu’au moins 492 personnes avaient été tuées entre mars et juin dans la seule région de Gao, mais il pense que le nombre est beaucoup plus élevé puisque le comité n’a pas enquêté sur tous les lieux attaqués.
En juin 2022, une autre attaque terroriste avait visé plusieurs villages appartenant à la commune de Diallassagou. Au cours de ses incursions, 132 civils maliens ont été tués, selon un bilan officiel du gouvernement qui avait été annoncé. Si ces attaques n’ont pas été revendiquées, les autorités ont pointé du doigt une éventuelle implication de la Katiba Macina, et ont affirmé que leurs combattants ont été identifiés parmi les auteurs. Au cours de cette attaque, les chasseurs traditionnels dozos stationnés à Ségué ont pu repousser les assaillants, une personne aurait malgré tout été tuée dans les affrontements. Mais c’est dans les autres villages de la commune de Diallassagou que les djihadistes ont commis de terribles massacres, enlevant des groupes d’hommes pour les exécuter aux alentours, en différents lieux. Au passage, les jihadistes ont mis le feu au marché, aux habitations, aux boutiques et aux véhicules. Ils ont aussi emporté du bétail. Des centaines de villageois ont pris la fuite, la plupart en direction de Bankass, à une quarantaine de kilomètres de là.
Ahmadou Sekou Kanta
Source : Miroir Hebdo