APRES EXPIRATION DU DELAI DE LA TRANSITION : Bamako patauge dans le flou !

Suite au coup d’Etat perpétré contre l’ancien Président IBK, un délai de 18 mois avait été donné pour tenir des élections qui verront l’accession d’un civil au pouvoir. Suite à l’écoulement de ces délais le 27 février dernier, le pouvoir en place reste muet, aucun calendrier n’est encore établi. Ce qui occasionne des murmures et suscite des interrogations sur les réelles intentions des autorités de la transition.

Après son adoption par le Conseil National de Transition (CNT), le 21 février dernier, la nouvelle charte de la transition a été promulguée par le Président de la transition Assimi Goïta. Elle souligne en son article 22 que la durée de la Transition est fixée conformément aux recommandations des Assises Nationales de la Refondation (6 mois à 5 ans).

Pour autant, cette durée de la transition n’est toujours pas encore connue, près de deux mois après les sanctions de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) imposées au Mali en raison du non-respect par les autorités au pouvoir de l’échéance de du 27 février pour organiser des élections et ramener les civils au pouvoir. Dans cette cadence où rien n’est établi pour sortir le pays de cette situation difficile, il y a lieu de se poser des questions. Qu’attend le gouvernement de transition pour établir un calendrier clair et précis ?

Ce flou autour de la durée de la transition fait grincer des dents à Bamako. « Nous ne sommes pas pour une transition de 5 ans. Nous n’allons pas proposer un délai pour la transition, car l’État est en discussion avec la CEDEAO. Nous sommes d’accord pour une prolongation de la Transition, mais de façon raisonnable », a déclaré, le samedi 26 février dernier, le Professeur El Hadj Younouss Hamèye Dicko, président de l’Alliance pour une Transition intelligente et réussie (ATIR).

Pour sa part, le cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie menace de ne plus reconnaître les autorités actuelles à partir du 25 mars prochain. « Le Cadre des partis et regroupements politiques pour une transition a réussi a adopté les résolutions suivantes : proposition de 9 mois la durée de la nouvelle transition et le rejet de la relecture de la charte en cours au niveau du Conseil national de transition (CNT) », selon Zoumana N’tie Doumbia, un des leaders du cadre d’échange.

Il faut rappeler qu’en accord avec la CEDEAO, après le coup d’État du 20 août 2020, ayant mis fin au mandat de l’ex- président Ibrahim Boubacar Keita, les colonels étaient a fixé la durée de la Transition à 18 mois à compter du mois de septembre 2020. C’est ainsi, d’ailleurs, que la date du 27 février 2022 avait été fixée pour la tenue d’élections législatives et présidentielle au Mali.

A rappeler que le 31 décembre 2021, les autorités maliennes ont proposé 5 ans pour la durée de la transition. Une proposition qui n’a pas été du goût de la communauté sous régionale qui a aussitôt balayé du revers de la main cette durée inconcevable proposée par la junte.

Ce flou artistique d’entretiennent les autorités de la Transition ne fait qu’enfoncer le pays dans l’abime. Sortir de cette omerta devient inéluctable pour alléger les souffrances des populations qui ressentent les impacts des sanctions de la CEDEAO.

Jean-Yves

Source : Miroir Hebdo

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