ALLIANCE DES ÉTATS DU SAHEL : Le projet de confédération en marche

Après cinq jours de travaux, les experts et les ministres en charge des Affaires étrangères de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont élaboré et adopté les documents constituant l’architecture institutionnelle pour l’opérationnalisation de l’AES. Ils prônent une confédération pour atteindre pleinement les objectifs visés.

Le relevé des conclusions et le communiqué final ont été signés dans la soirée du 1er décembre 2023 par les ministres en charge des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Niger et du Mali. Tous ont rallié Bamako au lendemain des assises concernant leurs homologues en charge de l’économie et des finances, qui ont mis en avant une union monétaire tripartite.

“C’est avec beaucoup de satisfaction que nous avons adopté les documents, qui ont fait l’objet d’un accord total entre les parties ; ces éléments sont à la hauteur de l’ambition des chefs d’État mais aussi de nos trois gouvernements et des peuples du Sahel, qui aspirent à élever les relations à un niveau qualitativement supérieur et stratégique. Le mandat que nous avions était de travailler pour proposer une architecture institutionnelle permettant à nos pays de mutualiser leurs efforts dans trois domaines clés : la diplomatie, la défense et le développement que nous nommons naturellement les 3D. Nous avons travaillé dans une ambiance de fraternité et de cordialité, car nous regardons dans la même direction”, a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye DIOP, marquant la clôture de cette première réunion historique des départements dédiés aux Affaires étrangères de l’AES.

Le communiqué final émet une recommandation phare aux présidents du Burkina Faso, du Niger et du Mali : avancer vers une confédération afin de mieux répondre aux aspirations des populations de l’espace des pays du Liptako Gourma.

En attendant, le ministre Abdoulaye Diop a appelé à l’union, à la fraternité et à la solidarité, tout en encourageant un changement de mentalité et en refusant l’idée selon laquelle ils sont pauvres. La Confédération proposée devient d’ailleurs un cadre d’échanges parallèle à la CEDEAO, où Bamako, Niamey et Ouaga sont sous sanctions depuis le début de l’année 2023, à la suite de la reconduction des restrictions par la Conférence des chefs d’État.

Au plan sécuritaire, les ministres dédiés à l’intégration africaine ont salué les progrès déjà réalisés sur le terrain depuis que les forces militaires des trois pays travaillent en étroite collaboration pour lutter contre le terrorisme, avec Kidal demeurant le cas le plus concret. Cette collaboration, qui s’étendra à divers secteurs, suscitera un vif intérêt dans un contexte où la CEDEAO, fortement désavouée au nom de la souveraineté nationale retrouvée, se réunira à Abuja le 10 décembre prochain.

I. K.

Source : L’Observatoire

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