Algérie a-t-elle des leçons à donner à notre pays ?

Algérie a-t-elle des leçons à donner à notre pays ?

Le ministre des Affaires étrangères de l’Algérie, Ahmed Attaf, en affirmant ‘’le retour à la guerre civile’’ dans notre pays suite aux récents affrontements dans le nord fait une lecture simpliste de la situation.

Aujourd’hui, notre pays est agressé et attaqué par des groupes armés qui ont établi des connivences avec des terroristes en vue d’atteindre leur objectif ultime : la partition du Mali. Et l’accord d’Alger qui était l’un des verrous contre ce projet machiavélique a été torpillé par ces groupes au vu et su de l’Algérie alors chef de file de la médiation. Aussi, contrairement à ce que dit le chef de la diplomatie algérienne, le Mali n’est pas uniquement dans la solution militaire pour résoudre ce problème, d’où le dialogue inter-Maliens en vue parvenir à la paix et à la réconciliation nationale.

L’Algérie s’est encore prononcée sur la situation dans notre pays, à travers son ministre des Affaires étrangères, alors que la tension est tendue entre les forces armées maliennes et les groupes séparatistes autour de la localité de Tinzawaten où il y a eu de nombreuses pertes en vie humaine. Ainsi, répondant à une question lors d’une conférence de presse au siège du ministère, M. Attaf a souligné que la dénonciation de l’accord «porte préjudice à tous les acquis réalisés dans ce pays». Tout en ajoutant que «tout ce que l’Algérie redoutait est aujourd’hui une réalité dans la région avec le retour de la guerre civile contre laquelle elle avait mis en garde».

Le gouvernement de notre pays a dénoncé l’accord d’Alger parce que après 8 ans d’application, il a échoué à parvenir à une paix sincère entre les protagonistes. Et le seul acquis de ce document signé en 2015 suite à 8 longs mois de pourparlers a été compromis lorsque les groupes armés ont attaqué les forces armées qui s’apprêtaient à occuper le camp de Ber. Une emprise qui, pour autant, revenait de droit à l’Etat central, selon les textes de la MINUSMA.

Aussi, les groupes armés se sont verser dans des déclarations de guerre être iniquités. La médiation internationale, avec sa tête Algérie, est restée laxiste face à la situation. Que vaut alors un accord s’il est incapable de faire la paix ? Il y a quel processus de paix lorsque les protagonistes se tuent ? Va-t-on rester éternellement dans cet accord vidé de ses valeurs et principes ?

L’évidence est qu’après 8 ans d’exécution, l’accord a montré ses limites avec la complicité passive et active de la médiation internationale. Pour preuve, le président algérien a reçu plusieurs mouvements partisans de la partition de notre pays sans que les autorités n’en soient informées. Une attitude qui a d’ailleurs renforcé le doute sur la sincérité de l’Algérie à conduire à bien le suivi de la mise en œuvre de cet accord. Alors il était logique pour le Mali de trouver une autre alternative.

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Comme l’Algérie, le Mali a aussi droit d’expérimenter ses propres solutions dans l’optique de parvenir à la paix d’où l’initiative du dialogue inter-Maliens initié par le président de la transition, Assimi GOITA. Ce dialogue ayant réuni des communautés de toutes les régions a recommandé notamment l’élaboration d’une Charte nationale pour la paix, dont l’avant-projet est en phase de rédaction. A cet égard, notre pays n’est pas dans une dynamique de mener uniquement l’option militaire pour imposer la paix comme rappelé plusieurs fois par le gouvernement.

Qu’est-ce que cette Algérie citée en exemple dans la lutte contre le terrorisme a fait pour faire la paix chez-elle ? Elle a mené une lutte acharnée contre les terroristes en vue de les affaiblir avant de passer à la phase politique avec le dialogue. Après avoir agi de la sorte, ce pays a-t-il des leçons à donner au Mali ?

SIKOU BAH

Source : Info Matin

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