AGUIBOU BOUARÉ, Président de la CNDH : « La promotion des Droits de l’homme est une responsabilité partagée »

AGUIBOU BOUARÉ, Président de la CNDH : « La promotion des Droits de l’homme est une responsabilité partagée »

À l’occasion du lancement de la 1ère édition du « CAFÉ DES DROITS DE L’HOMME », organisée par la Direction nationale des Droits de l’Homme, en collaboration avec USAID-Mali et Le Projet Sariya Bato, Aguibou Bouaré, Président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), a indiqué l’importance de cet événement, qui s’inscrit dans la continuité de renforcer l’engagement citoyen et promouvoir un dialogue constructif entre les institutions et la population malienne.

Cet événement intervient au lendemain des célébrations du 76ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948.
Dans sa réaction, Aguibou Bouaré a d’abord abordé un sujet crucial pour le Mali : la corruption, qu’il a qualifiée de fléau national. Bien qu’il reconnaisse que la corruption n’est pas un phénomène unique au Mali, il a souligné les effets dévastateurs de ce fléau sur le pays. Ensuite, il a précisé que, bien que l’objectif soit de lutter pour réduire la corruption, l’éradiquer complètement reste une tâche ardue, même pour les pays les plus développés qu’on a les puissances.
Le Président de la CNDH a également mis l’accent sur l’importance de démystifier les droits de l’homme, pour qu’ils ne soient plus perçus comme des concepts abstraits ou occidentaux. Selon lui, il est essentiel de se détacher de la théorie et d’expliquer les droits de l’homme de manière concrète, pour que le citoyen lambda puisse mieux comprendre et s’en approprier. Ainsi, M. Bouaré l a salué l’initiative du ministre en charge de la justice, qui a délaissé l’aspect théorique des droits pour se concentrer sur des discussions pratiques et applicables.
L’occasion était favorable pour le patron de la CNDH pour féliciter le directeur national des droits de l’homme, son complice de Genève, dit-il, pour leur collaboration fructueuse et leur indépendance dans la défense des droits.
Par ailleurs, Bouaré a souligné que l’État malien, par le biais du ministère de la Justice, a joué un rôle clé dans l’accréditation et la garantie de l’indépendance de la CNDH, une démarche essentielle pour que l’institution puisse jouer son rôle de manière autonome. En y ajoutant : « malgré les critiques de certains, l’institution a toujours agi en toute indépendance, ce qui témoigne de la compréhension du gouvernement malien sur l’importance de cette autonomie pour la protection des droits ».
À l’entendre sur la question de la corruption et des droits de l’homme, Aguibou Bouaré a insisté sur le fait que les droits ne se résument pas à des textes, mais à la jouissance effective de ces droits par les citoyens. Alors, il a fait savoir que, lorsque des pratiques corruptives détournent les ressources publiques, cela empêche les citoyens de bénéficier des droits économiques, sociaux et culturels auxquels ils ont droit. « La lutte contre la corruption est fondamentale pour garantir la jouissance effective des droits de l’homme », a-t-il déclaré.
Avant de terminer, le Président Bouaré a réitéré ses félicitations au ministre de la Justice et des Droits de l’Homme pour son travail et pour avoir permis le lancement de cette initiative. Il a toutefois exprimé son espoir de passer le flambeau de la CNDH à de nouveaux responsables dans un futur proche, soulignant que la promotion des droits de l’homme est une responsabilité partagée, et que tous les acteurs, y compris les institutions nationales et les citoyens, doivent jouer leur rôle pour garantir leur respect et leur protection.

Sidy Coulibaly pour Maliexpress.net

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