AFFAIRE DE DYSFONCTIONNEMENT DANS L’APPROVISIONNEMENT EN ENGRAIS : Youssouf Coulibaly, Président du (CIAM) brise le silence

Le 3 septembre 2022, le Président du collectif des fournisseurs d’intrants agricoles du Mali (CFIAM), Youssouf Coulibaly, a fait une déclaration suite aux propos du Ministre du développement rural, Modibo Keïta, concernant les dysfonctionnements dans l’approvisionnement du pays en engrais cette année. Occasion pour le président du (CIAM) d’apporter des précisions suites aux différents propos du ministre propos diffusés en début septembre 2022 à la télévision nationale.

Dans un reportage vidéo relayé par le site internet www.maliexpress.net, Youssouf Coulibaly a affirmé que c’est avec étonnement qu’il a suivi l’intervention du Ministre de l’environnement lors du journal télévisé de l’ORTM diffusé en début septembre.

Selon lui, le ministre de l’environnement a fait cas de 4 affirmations justifiant les dysfonctionnements dans l’approvisionnement en engrais de cette année. « Il a affirmé que les fournisseurs ont exigé un prix de vente de 55.000 F CFA par sac d’engrais, la manifestation du désintérêt des fournisseurs sur la quantité subventionnée, il a également affirmé que les fournisseurs ont exigé la régularisation des arriérés de paiement, aussi que les fournisseurs ont exigé d’être payé en cash pour l’approvisionnement de la nouvelle campagne », précise-t-il. Dans sa déclaration, Youssouf Coulibaly a tenu à rétablir les faits en déclarant que ‘’les affirmations du ministre ne correspondent pas à ce qu’ils nous ont vécu sur le terrain dans le cadre des approvisionnements de cette année’’.

Evoquant le désintérêt dont le ministre a fait allusion, le président du CIAM dira que les fournisseurs n’ont à aucun moment manifesté ce fameux désintérêt. En outre, il a ajouté qu’habituellement en termes de volume, la quantité subventionnée en engrais minéraux porte sur environ 90% des volumes d’intrants distribués aux producteurs et que cette année, le ministre a converti les engrais minéraux en engrais organique soit 91% dédié à la fertilisation organique et seulement 9% aux engrais.

« Comment s’étonner que les fournisseurs qui habituellement travaillent sur les engrais minéraux constituent des stocks importants d’engrais alors qu’en face, il n’y a que 9% des volumes exprimés contrairement aux autres années », s’interroge-t-il. Ainsi, M. Coulibaly pense que si désintérêt il y a, il peut affirmer qu’il provient plutôt du ministère de tutelle.

Concernant le prix du sac d’engrais à 55.000 F CFA, le président du CIAM atteste que cela n’est arrivé nulle part au Mali pendant la campagne. « Nous savons que cette année, il y a des prix repères qui ont été retenus. Ils ont peut-être été légèrement majorés. Je peux affirmer que les engrais complexes que nous appelons le ”MPK” ont été vendus à 37 500 F CFA le plus cher, l’urée est passée de 30.000, 32000 le plus cher cédée à 35.000f. Le DAP qui avait été fixé à 42000 n’a pas été très utilisé et le peux qui a été utilisé était entre 42000 F CFA et 40.000 F CFA », ajoute-t-il en guise de précision.

Par ailleurs, il a fait savoir que ‘’le ministre a affirmé que les fournisseurs ont exigé d’être payé en cash’’, il estime que cela ne nécessite pas de commentaires, car selon lui, il n’y a aucun mécanisme permettant à l’État d’accéder à cette requête, donc ce n’est pas ce qui est arrivé. ‘’Ainsi, je refuse de commenter cette affirmation’’ rétorque-il.

S’agissant du paiement des arriérés, Youssouf Coulibaly trouve qu’il est tout à fait normal qu’un fournisseur qui a rendu un service soit dans l’attente de son mandat de paiement pendant 3 ou 4 ans. D’où la réclamation de son dû. « C’est à juste titre que les fournisseurs réclament leurs paiements pour des services faits qui datent de plusieurs années. J’ai également entendu dans les propos du ministre que nous les fournisseurs avions exigé le paiement des subventions de 2020 et de 2021. Je peux affirmer sans me tromper qu’en 2020, il n’y a pas eu de subvention, les arriérés réclamés sont antérieurs à 2020, et également des arriérés de la campagne 2021 » dit-il. Et de faire savoir que le Mali a connu des difficultés d’approvisionnement et qu’il faudra un peu chercher la source. « Elle est venue des volumes parfois insignifiants qui ont été attribués aux fournisseurs historiques qui ont été absents du marché cette année » justifie M. Coulibaly.

Sur un autre plan, il a affirmé que ceux qui approvisionnent la filière coton sont ceux-là qui continuent à approvisionner le reste du marché. « L’approvisionnement de la filière coton étant le seul marché structuré adossé à des contrats, donc, ceux qui sont adjudicateurs au niveau de la filière coton, en passant commandes, commandent le volume adjugé dans le cadre de ce marché, mais aussi avec un surplus pour approvisionner les autres marchés. Si les fournisseurs historiques sont mal servis à ce niveau, ça impacte logiquement sur les autres approvisionnements. Nous sommes disposés à travailler, à maintenir notre outil de production agricole, à préserver l’outil de production et à exercer notre métier qui est de commercer dans ce secteur d’activité », a conclu le président du CFIAM.

Ahmadou Sékou Kanta

Source: l’Observatoire 

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