22 septembre, cap sur mars 1991 ?
Alors que notre pays célèbre l’avènement de l’indépendance, des réelles et pertinentes questions reviennent dans les débats à savoir les ratés de la pratique démocratique. De la Démocratie, focus sur ce qui n’a pas marché ?
Des acteurs politiques ou de la société civile s’accordent sur un constat : il est temps de faire une introspection de la révolution de mars 1991. Ce que certains appellent ‘’révolution du 26 mars’’ qui marque un tournant dans la vie de la nation. « Les attentes sont loin d’être comblées. Il y a eu des changements, mais est-ce que ces changements ont été tous positifs ? Trop de changement nuit au changement. On a eu des changements comparables à la vraie régression, sans le citer. Il faut se dire que les attentes sont loin d’être comblées. Y compris chez les jeunes d’alors qui sont aujourd’hui des acteurs politiques majeurs, y compris les anciens d’alors dont finalement beaucoup ont disparu mais non satisfaits du fruit de la révolution. Ce qui fait qu’aujourd’hui on n’a pas beaucoup de visibilité », a laissé entendre un acteur du mouvement démocratique.
Révolution inachevée ?
Et de poursuivre amer: « Ceux qui ont eu le pouvoir au sortir de cette révolution n’ont pas eu la logique de fédérer les autres pour gérer ensemble. C’est comme si les gens n’avaient pas les mêmes intérêts. Et en cela, l’arrière-gout amer que certains ont eu, surtout les jeunes, c’est qu’en 91 déjà la révolution était inachevée, parce qu’on n’a pas pu aller au bout de certaines revendications à savoir : la lutte contre la corruption, le nouvel ordre d’emploi et le système éducatif qui donnait plus d’espoir au peuple malien dans toutes ses composantes. Ce sentiment de révolution inachevée a certainement marqué la maturation même de notre démocratie».
Notre interlocuteur fait enfin ce triste constat : « Nous avons assisté à de querelles et de clochettes qui n’ont pas de fondement idéologique réel et qui font que la classe politique, au jour d’aujourd’hui, n’a pas de discours qu’il faut pour mobiliser ce peuple-là ».
“Au maximum 5%”
Au-delà de cette boutade, un autre acteur et des moindres nous a fait cette confidence en 2021. « Le 26 mars, j’y crois, et ça, je l’ai su après que nous sommes venus avec des idées très différentes. Il y en a qui était de bonne foi et il y en a encore parmi les acteurs du mouvement démocratique, même s’il ne représente qu’au maximum 5%, qui étaient venus pour construire ce pays-là, pour le faire avancer sur tous les plans. C’est maintenant que je me rends compte de plus en plus que c’était une minorité ». En effet, il faisait allusion à l’avènement des trente ans de notre système démocratique.
Pour cet universitaire, ‘’la révolution d’abord est un changement radical ou spectaculaire d’un régime politique et généralement provoquée par un soulèvement populaire’’. Et de faire cette précision : «L’objectif est de changer l’ordre ou le système déjà établi afin de mettre en place un nouvel État ou un nouveau système. En effet, si l’on s’en tient à ces réalités, on est convaincu que plus de 30 ans, il est difficile de dresser un bilan car il est mitigé ».
D’ailleurs, interrogée une bonne partie de l’opinion reste sceptique sur la pratique de cette démocratie dans notre pays.
A suivre, un autre pan de mars avec notamment les acquis et les succès.
Synthèse Ousmah pour maliexpress.net