Denrées alimentaires : La baisse du prix de la farine et du pain en négociations

Depuis près d’une semaine, les Bamakois paient la miche de pain de 300 g à 300 Fcfa, contre 250 Fcfa habituellement, soit une augmentation de 50 Fcfa. La baguette de 150 g qui coûtait 125 Fcfa, est désormais cédée à 150 Fcfa. Cette hausse, jugée excessive par les ménages, a été orchestrée par la Fédération syndicale des boulangers et pâtissiers du Mali et affiliés. Certains d’entre eux avaient même observé un arrêt de travail de 48 heures la semaine dernière pour manifester leur mécontentement face à la hausse du prix du sac de farine.

 
«Depuis 2011, nous avons convenu avec le gouvernement que lorsque le prix du sac de 50 kg de la farine de blé reste entre 18.000 et 22.500 Fcfa, le prix du pain est fixé à 300 Fcfa pour la miche de 300 g et 150 Fcfa pour la baguette de 150 g», nous avait expliqué le secrétaire général de la Fédération syndicale des boulangers et pâtissiers du Mali, Ahmed Dembélé, lors de la grève de deux jours.
Et il est constaté une augmentation progressive du cours du blé sur le marché mondial depuis le 3è trimestre 2020. Le prix du blé tendre ou froment, matière première de la farine boulangère, s’est établi à 280 euros (environ 182.000 Fcfa) la tonne, contre 164 euros (environ 107.000 Fcfa) la tonne au mois de mars 2020. «Cette tendance devra se poursuivre jusqu’à la prochaine récolte prévue le mois de juillet 2021», analysent les services en charge du commerce au Mali.
 
Les industriels ont, selon ces structures, évoqué, entres autres, la hausse des frais de transport terrestre et maritime, et des frais financiers auprès des banques maliennes. Ils se disent, en conséquence, dans l’obligation de décider de la hausse du prix de la farine locale de 17.500 Fcfa à 19.000 Fcfa voire 20.000 Fcfa. Cela il y a deux semaines. Face à cette situation le cadre de concertation de la filière blé/farine/pain a également enclenché la présente hausse du prix de la baguette de pain.
Pour faire face à la situation, le ministre en charge du Commerce et son collègue de l’économie et des Finances ont rencontré les acteurs de la filière.
 
Objectif : rechercher des solutions équilibrées pour stabiliser les prix. «Après avoir écouté les acteurs, les membres du gouvernement, entourés de leurs proches collaborateurs, ont promis d’examiner tous les leviers économiques et fiscaux pour atténuer les effets de l’augmentation des prix mondiaux du blé sur la farine produite localement et par ricochet celui du prix du pain afin d’éviter l’enlisement des prix», assure une note du ministère en charge du Commerce. Il précise qu’une rencontre avec les secteurs des finances est programmée à cet effet.
 
En ce sens, le gouvernement entend faciliter l’accès de nos industries (il en existe au moins quatre) à la matière première qu’elles transformeront sur place pour permettre aux boulangers et commerçants d’avoir la farine made in Mali à un coût abordable. Cette proposition salutaire prend à contre-pieds les stratégies classiques et taillées sur mesure visant à encourager, en de pareille circonstance, l’importation de farine (produit fini), en renonçant à des taxes au niveau du cordon douanier notamment. Elle permettra, sans doute, de booster l’économie à travers les impôts payés à l’état, la production locale, créer des emplois pour les jeunes… Ainsi dans les jours à venir, les consommateurs pourraient «retrouver leur baguette de pain, respectant les normes de qualité, à un prix compatible avec leur pouvoir d’achat».
 
Le ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Promotion des investissements, Harouna Niang, a rencontré en fin de semaine dernière les boulangers et livreurs de pain dans ce sens, en présence des membres du Cadre de concertation pour la commercialisation du pain en vue de trouver des solutions à la hausse des prix de la farine boulangère et du pain, assure ledit département. Il précise que «des efforts ont été demandés à chaque partie du maillon de la filière pour atténuer les effets de l’envolée du prix du blé sur le marché international.» Toutefois, la solution définitive passera indéniablement par la création d’unités industrielles en mesure de répondre à la forte demande. Notre pays dispose de terres arables en abondance. Des opérateurs économiques se sont déjà lancés dans la production de blé, notamment la Société M3. Il reste la volonté politique pour faire de notre pays l’un des principaux producteurs de blé sur le continent.
 
Source : l’Essor 

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