Mandat d’arrêt international contre Karim Keita : un scenario qui attendait juste son heure

Une prévisible affaire judiciaire restée en hibernation pendant trop longtemps s’est conviée dans l’esclandre malien ce lundi 5 juillet 2021. Karim Keita, fils du président déchu Ibrahim Boubacar Keita, devient aujourd’hui le gibier de potence recherché par la justice de son pays, dans le cadre de l’affaire de disparition non élucidée depuis plus de 4 ans du confrère karma Touré. En effet, l’Interpol, à la demande de la justice malienne, a émis le 5 juillet 2021, un mandat d’arrêt international contre Karim Keita dans le cadre d’une enquête sur la disparition du journaliste démissionnaire de la rédaction du journal hebdomadaire « le Sphinx ». L’implication de Karim Keïta dans cette affaire de séquestration, qui aurait abouti à un meurtre, avait été soutenue par l’hebdomadaire Le Sphinx, dont l’article allait susciter une flopée de déclarations et de publications sur ce sensible dossier. L’une des plus intrigantes fut celle de Papa Mambi Keita, ancien inspecteur de police, qui affirmait avoir des preuves de la culpabilité de Karim. Alors s’entamait à l’époque une enquête au niveau du tribunal de la commune IV pénalisée par l’impossibilité d’auditionner Karim Keita couvert à l’époque par l’immunité parlementaire. Il en est de même pour le lieutenant-colonel Cheick Oumar N’Diaye dont le nom revenait à chaque fois comme l’un des principaux acteurs. Ce qui a été particulièrement effarant c’est clairement une certaine apathie d’une bonne partie de la presse malienne vis-à-vis de ce dossier, qui l’interpellait à plus d’un titre. Idem pour le comportement équivoque de la famille du journaliste disparu. Si Karim a vu l’ampleur internationale que prenait cette affaire additionner à l’extrême fragilité du régime de son père avait tenté de se blanchir en portant plainte en 2019 contre Adama Dramé pour diffamation, ces efforts resteront vains et s’en est suivi en aout 2020 le coup d’état qui renversa le pouvoir de son père. Dès lors le prince déchu restait en sursis malgré le fait que le patriarche ait subtilement exigé de ses tombeurs de lui donner des gages de protection contre toutes velléités de poursuites judiciaires contre ses proches.  Par ailleurs, il semble que l’onction divine se dérobe pour Karim Keita avec la perte subite de son puissant parrain, non moins Premier ministre ivoirien, Ahmed Bakayoko. Ce qui met forcément le protégé dans le dur, au regard de la nature de leurs liens et surtout qu’on ignore la posture du gouvernement ivoirien à la notice d’Interpol.

En tout cas, même si certains estiment que Katio ne dérogera pas à la malsaine règle des poursuites judiciaires contre les grands manitous des régimes renversés, personne ne niera que ce dernier a très souvent été dans les frasques pendant le règne de son père. Néanmoins le Mali, qui est un pays de culture et de religion évitait lui accorder u. bénéfice du doute, qui lui permette de se blanchir des accusations ainsi que des allégations portées par Papa Mambi Keïta, démissionnaire de la police, et Adama Dramé tous deux en exil forcé à cause de cette même histoire.

Source: le Temoin

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